Marche en solidarité avec la Communauté de squats Prosfiyika
Situé entre la Cour d’Appel d’Athènes et la Direction générale de la police de l’Attique (GADA), la Communauté de squats Prosfiyika est un autre espace de luttes à faire tomber pour l’État grec. Ce quartier a été construit au début du siècle dernier pour les réfugiés venus d’Asie Mineure lors de la Grande Catastrophe. Cette communauté de squats, la plus grande de Grèce, est née lors des soulèvements populaires de décembre 2008 et des luttes anti-mémorandum (2010-2012) [Pour plus d’information en français sur Prosfiyika, consulter cette page de financement participatif ici].
Le matin du 22 novembre 2022, les forces de répression ont envahi le 7e bloc du quartier de Prosfiyika, arrêtant 2 camarades (l’un d’entre eux est accusé d’avoir attaqué des institutions capitalistes. Dans l’après-midi, des dizaines de policiers ont arrêté 79 personnes (habitant.es de Prosfiyika et des militant.es solidaires) rassemblées en défense des squats.
Selon les mots de la communauté, “Notre quartier, la Communauté de squats Profiyika de l’Avenue Alexandras (la plus grande occupation en Grèce), […] nous sommes une communauté de lutte qui compte plus de onze ans d’action collective. Nous ne céderons pas un seul pouce de terre de la terre libérée et nous continuerons à défendre notre diversité, notre démocratie directe, notre camaraderie, le fait de prendre nous-mêmes nos vies en main, la mémoire historique dont nous faisons maintenant partie, les valeurs et l’éthique qu’aucun “visionnaire du néolibéralisme” ne peut imaginer même dans ses rêves les plus fous…”
Face à la violence d’Etat et à la volonté des autorités d’effacer la mémoire politique de résistance et le présent de cette communauté en lutte (il est notamment question de transformer une partie de ce quartier en musée pour le rendre plus “attractif”), des centaine de personnes ont manifesté le 21 janvier 2023, dont des résident.es de Prosfiyika et du squat de réfugié.es Notara 26.
Aube Dorée tente réapparaître dans le centre d’Athènes
Les criminels nazis d’Aube dorée appellent publiquement à un rassemblement samedi 28 janvier sur la place Rigillis. Le 28 janvier 1996 marque la première crise provoquée par la remise en cause par la Turquie de la souveraineté grecque sur un groupe de rochers, Imia/Kardak, situé dans le Dodécanèse. Cette date est devenue le “symbole de rassemblement des nationalistes” comme l’écrit le Front de la jeunesse d’Aube dorée. C’est la première fois depuis 2016 que le troisième parti de Grèce entre 2015 et 2019 appelle à se joindre à ce rassemblement. Des bus seront affrétés depuis Thessalonique et d’autres villes grecques pour transporter des fascistes. Il y a quelques années, ces marches étaient très massives et aboutissaient généralement à des pogroms contre les immigrés, les antifascistes et tous ceux qui ne correspondaient pas aux normes des fascistes. Bien qu’ils soient pour certains en prison, des dirigeants ou ex-dirigeants comme Ilias Kasidiaris organisent régulièrement des rassemblements publics dans différentes villes de Grèce. En cette année d’élections nationales, les fascistes essayent de réapparaître au grand jour. Des collectifs antifascistes appellent à un contre-rassemblement pour empêcher celui des nazis.