Soutenons les grévistes de la faim du centre de détention de Dramas

Nous traduisons un texte initialement écrit en grec et en anglais publié sur Athens Indymedia.

Actuellement, 11 personnes sont en grève de la faim dans le centre de détention fermé de Drama. Le 16 mars, cinq personnes ont entamé une grève et d’autres personnes les ont rejointes le jour suivant. Ils ont entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions à l’intérieur du centre, une situation dans laquelle ils vivent depuis des mois maintenant. Ils demandent à être immédiatement libérés.

Au début, les flics n’ont pas réagi (une tactique habituelle pour détruire toute forme de résistance à l’intérieur du centre) et ont continué à documenter que la nourriture avait été consommée par les détenus, même s’ils avaient annoncé leur grève de la faim. À partir d’aujourd’hui, leurs noms et numéros de détention ont été notés, y compris toutes les personnes qui refusent de consommer toute forme d’alimentation solide. Ils consomment uniquement de l’eau. Les grévistes de la faim ont été soumis à un examen médical aujourd’hui, afin de tester leurs fonctions vitales. Ils déclarent qu’ils “veulent être libérés ou refusent de manger jusqu’à ce qu’ils meurent”. La plupart de ces personnes n’ont aucun contact avec qui que ce soit en dehors du centre de détention et veulent que leurs protestations et les droits qu’elles réclament soit entendus.

Dans la plupart des cas, les personnes passent environ sept mois dans les centres avant d’être libérées et sont contraintes de signer des documents en grec sans connaître la langue et sans recevoir de traduction de ce qu’elles signent. Si elles refusent de signer, les flics le font à leur place. Dans certains cas, ils subissent également des violences physiques en guise de réponse.

La seule raison de leur détention selon l’État c’est qu’ils n’ont pas de papiers et que donc c’est ce que doit être la condition générale des personnes immigrées. Leurs demandes d’asile et leurs appels sont rejetés à maintes reprises et ils n’ont aucune idée ou compréhension de ce qui arrive à leurs dossiers. Certains d’entre eux ont des familles qui vivent en Grèce ou dans d’autres pays (européens). Toutes ces conditions ont pour but de les pousser à signer pour leur propre déportation, mais même dans ce cas les personnes ne quittent pas le centre puisqu’elles ne sont pas déportées. Elles restent en permanence dans ces prisons et semblent être oubliées par tout le monde.

Les conditions dans lesquelles ils vivent sont horribles. Ils ne reçoivent aucune forme de traitement humain et ont été isolés de leur famille et de leurs amis pendant toute la durée de leur incarcération. Ils n’ont droit à aucune visite ou autre forme d’intimité avec leur famille ou leurs amis. Il n’est même pas possible de leur envoyer de la nourriture ou d’autres articles (à l’exception de l’argent). Ils dorment sur des matelas détruits et il est interdit d’en utiliser un deuxième, même si cela est absolument nécessaire pour ne pas dormir dans une douleur constante. L’eau chaude est sous le contrôle des flics, ce qui signifie qu’ils peuvent l’allumer et l’éteindre quand ils le souhaitent, il n’y a donc pratiquement jamais d’eau chaude. Ils n’ont pas accès aux médicaments et les rendez-vous avec les médecins sont censés être pris cinq jours à l’avance. Ils ne sont donc amenés à l’hôpital qu’en cas d’urgence, où ils sont gardés sans effets personnels et sans contact avec qui que ce soit (téléphone, argent, etc.) et attachés avec des menottes. Même les personnes souffrant de maladies préexistantes se voient refuser leurs médicaments quotidiens, ce qui met la vie de plusieurs personnes en danger.

Les cellules sont remplies de cafards, d’autres insectes et de bactéries. Lorsque qu’ils dorment, les détenus se réveillent avec des cafards qui grouillent sur leurs vêtements. La nourriture est toujours la même : peu nutritive, crue et immangeable. L’eau doit être payée à 2,50 euros le litre ou tirée de la salle de bain, qui est censée être filtrée, mais lorsque le filtre s’est cassé dans leur cellule, les flics n’ont pas pris la peine de le remplacer. Tout est hors de prix et comme ils sont complètement isolés, il n’est pas possible de leur fournir d’autres produits facilement. L’État et les entreprises qui apportent les fournitures sont des voleurs et ils font un commerce très lucratif sur le complexe carcéral des centres de détention.

Il est difficilement possible de documenter la violence et les conditions dans lesquelles ces personnes sont placées. Lorsqu’elles entrent dans le centre, leurs téléphones sont saisis, les caméras sont détruites et leurs téléphones sont constamment sous surveillance. Les gens protestent, la plupart du temps en se mutilant ou en montant sur les toits. Dans les deux cas, les flics les ignorent dans un premier temps et dans un second temps, les résistants subissent des violences physiques et des humiliations systématiques. En général, un groupe de flics qui entre dans leur espace pour agresser les détenus, c’est une routine quotidienne dans le centre. Les flics racistes contrôlent entièrement leur vie et tous leurs besoins fondamentaux.

Les grévistes de la faim réclament leur liberté. Ils sont emprisonnés, isolés et soumis à des traitements violents et dégradants dans un pays où ils ne veulent même pas rester. Ils résistent et prennent des mesures directes pour être libérés de la prison et faire entendre leur voix. Ils demandent que leur combat soit connu le plus largement possible et nous les soutenons.

FORCE ET DIGNITÉ AUX PERSONNES EN GRÈVE DE LA FAIM DANS LE CENTRE DE DÉTENTION DE DRAMA !

FERMONS TOUS LES CENTRES DE DÉTENTION RACISTES !

SOLIDARITÉ AVEC LES PERSONNES EMPRISONNÉES ET POURSUIVIES PAR L’ÉTAT !

SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES PERSONNES IMMIGRÉES ET LEURS LUTTES !

PERSONNE N’EST LIBRE JUSQU’À CE QUE TOUT LE MONDE SOIT LIBRE !

BRÛLONS TOUTES LES PRISONS !!!

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