“Personne n’est seul face à l’Etat : Aidez le camarade S.”

Nous traduisons en français un extrait de cet appel du camarade S., migrant kurde iranien qui vit et travaille en Grèce. Bien qu’il ait été prouvé innocent, S. risque une peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Aidez le camarade S. à couvrir ses frais juridiques et ses dépenses de santé en participant à la cagnotte ici sur Firefund.

“Je m’appelle S., je vis en tant que migrant en Grèce depuis 5 ans maintenant. Je suis kurde et je viens d’un pays où il n’y a ni démocratie, ni liberté, ni droits de l’homme: il s’agit de l’Iran. Je n’ai pas quitté mon pays en raison de problèmes économiques. La raison pour laquelle je suis venu, c’est parce que je voulais les droits du peuple kurde, et si vous êtes impliqué dans la politique en Iran et que vous demandez la justice, vous serez emprisonné pour toujours ou exécuté. C’est pourquoi j’ai dû quitter ma famille, mes amis et la ville où j’ai grandi. Lorsque j’ai déménagé en Grèce, j’ai eu beaucoup de mal, ce n’était pas facile. Je me suis caché dans une maison en Turquie pendant 8 mois parce que je n’avais pas de papiers. Si j’étais arrêté, je risquais uen expulsion en Iran. Après avoir été refoulé 12 fois à la frontière, je suis finalement arrivé en Grèce. Lorsque la police grecque m’a refoulé en Turquie, j’ai été battu et ils ont pris mon téléphone et ne me l’ont pas rendu. Lorsque je suis arrivé à Athènes, je ne connaissais pas la langue et ce fut une période très difficile pour moi.

Peu après mon arrivée à Athènes, j’ai participé à une manifestation et j’ai été arrêté. Comme je ne connaissais pas la langue, j’ai signé un papier pour reconnaître les accusations qui avaient été portées contre moi, sans pouvoir savoir que 95 % d’entre elles étaient des mensonges. Au tribunal, lorsque le juge a vu que j’avais signé les papiers, il m’a envoyé en prison jusqu’à ce que je sois jugé. D’abord à Korydallos, puis j’ai attendu pendant 12 mois afin que mon procès ait lieu. Il a été reporté deux fois parce qu’il n’y avait pas de traducteurs. Finalement, le procès s’est déroulé en anglais pour ne pas être reporté à nouveau. Les juges m’ont dit qu’ils ne compteraient pas l’année que j’avais déjà passée en prison. Ils m’ont dit que j’étais innocent. Mais je n’ai pas été libéré parce que lorsque j’étais en prison, mes papiers ont expiré et je n’ai pas pu les renouveler. Ils m’ont emmené directement à la prison d’Amigdaleza, où j’ai dû attendre encore 17 mois avant de recevoir mes papiers.”

Pour lire la suite du témoignage de S. en anglais, c’est ici.

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