Un nouvelle coupure d’électricité au squat Notara 26

Nous relayons le texte de l’assemblée du squat de réfugiés/migrants Notara 26 à Exarcheia (Athènes).

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes et d’une grève générale, deux travailleurs autoproclamés de DEH (la compagnie d’électricité) sont venus dans notre squat et ont menacé l’un de nos résidents d’appeler les flics s’il ne les laissait pas entrer.

Ils ont prétendu détenir un document du tribunal. Ces travailleurs ont retiré les fusibles du compteur central, coupant l’électricité dans notre squat. Lorsqu’une autre résidente les a interpellés en disant que “Nous sommes des familles ici, ne coupez pas l’électricité”, les travailleurs ont répondu : “On s’en fout, nous coupons l’électricité”.

Nous avons vécu de nombreuses coupures d’électricité ces dernières années dans notre squat. Nous savons que de nombreuses personnes en Grèce sont aussi touchées par ces coupures d’électricité, les factures étant devenues délirantes, sans compter la terrible augmentation du coût de la vie en général et les salaires de misère. Cette attaque contre notre espace de vie et de luttes montre la politique d’un gouvernement arrogant de népotisme et de kleptocratie. Elle illustre aussi le manque de solidarité au sein de notre classe laborieuse.

Notara 26 était et demeure, depuis son ouverture en 2015, un exemple de solidarité contre la domination imposée par l’État et le Capital. Plus de 10 000 personnes ont trouvé refuge dans notre squat au cours des sept années et demie d’occupation. Tout cela a été rendu possible grâce à l’engagement des solidaires, des voisins et de la solidarité internationale.

Dans notre cas, cette nouvelle coupure d’électricité témoigne d’un « jeu de pouvoir » et d’une menace indirecte d’expulsion. La destruction de la solidarité et des mouvements radicaux ainsi que la restructuration capitaliste dans notre quartier d’Exarcheia était un des principaux projets de ce gouvernement néofasciste depuis 2019. Les élections nationales imminentes et les multiples scandales du règne de Mitsotakis pourrait inciter la classe dirigeante à essayer de détourner l’attention du public.

Mais nous ne sommes pas seuls. Nos camarades, nos voisins et nos ami.es continuent à soutenir Notara 26 comme le symbole d’une autre société possible. Même s’il ne s’agit que d’un petit exemple, il montre que nous, le peuple, pouvons faire mieux que l’État et les organisations supranationales comme l’UE et Frontex avec leurs politiques inhumaines de camps de concentration, de refoulement et de discrimination raciste.

DEH ne nous empêchera pas d’agir en solidarité, contre le capitalisme, ses frontières et cette société violente de pourrissement organisé. Nous avons pu rétablir l’électricité dans notre bâtiment, mais nous resterons très vigilants dans les jours et les semaines à venir.

Plus que jamais, la solidarité et l’entraide mutuelle sont nos armes !

Assemblée de Notara 26

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